Classés entreprise du patrimoine vivant, les Ateliers Perrault sont les garants d’un savoir faire ancestral qui excelle en matière de charpente et de menuiserie. Une exigence constante conjuguée aux attentes de l’époque.
“Les Ateliers Perrault, c’est un peu le Hermès de la charpente et de la menuiserie.” Une affirmation qu’on pourrait juger péremptoire, voire orgueilleuse, mais rien de tel dans les propos du président Fabien Pelletier. Juste l’affirmation du goût du travail bien fait et d’une certaine idée du luxe où le raffinement consiste à restituer dans leur jus des ouvrages anciens. Comme les boiseries du parlement de Bretagne ou encore la charpente du logis royal du château d’Angers, respectivement détruites par le feu en 1994 et en 2009, toutes restaurées par ces mêmes ateliers de Saint-Laurent-de-la- Plaine. Les Ateliers Perrault y ont pignon sur rue depuis 1760. L’activité y est d’abord semblable à celle de centaines d’ateliers en France, dédiée aux constructions agricoles. Puis prend une autre dimension avec Constant Perrault. Diplômé des beaux-arts d’Angers au tout début du 20e siècle, il introduit dans l’entreprise le sens du beau, par lequel s’opère la jonction entre façon artisanale et métier d’art. L’entreprise développe des savoir-faire qu’elle met au service des constructions de prestige et des monuments historiques, jusqu’à son coup d’éclat en 1973.
PALAIS ET GRANDS HÔTELS
Cette année-là, un incendie détruit l’église Saint-Aubin des Ponts-de-Cé. La reconstruction de la charpente est confiée à l’entreprise Perrault qui fait le pari de préparer toute la charpente dans ses ateliers, sur la base de cotes millimétrées, avant l’assemblage sur site. Lequel sera ensuite réalisé en trois jours seulement. Une prouesse qui impressionne les architectes et assure le renom de la société. “Nous travaillons partout en France et à l’international, avec des chantiers récents à Londres, Gstaad, Chicago, Moscou, Dubaï…”, énumère Fabien Pelletier. Bâtiments publics, palais et grands hôtels passent commande de parquets, fenêtres, portes aux dimensions parfois monumentales. “Cela ne nous empêche pas de continuer à travailler pour les particuliers locaux, souligne le président. Avec le même souci de qualité et de respect du client.” Toujours détenus à 100 % par la famille fondatrice, les ateliers Perrault conjuguent aujourd’hui leur savoir-faire traditionnel avec les nouvelles attentes de l’époque. En témoigne le modèle de fenêtre “Grands boulevards”, conçu pour les immeubles Haussmanniens, qui propose de hautes performances énergétiques en restituant le lustre des boiseries d’antan avec un souci du détail qui confine à l’obsession. “C’est une préoccupation constante. Sur les restaurations de charpente par exemple, nous avons un poste dédié entièrement au vieillissement du bois, pour donner aux pièces neuves une patine qui leur permettra de s’intégrer parfaitement aux anciens éléments de la structure.”
“NOUS POUVONS RECONSTRUIRE LA CHARPENTE DE NOTRE-DAME…”
Se moderniser en conservant le même niveau d’exigence : un challenge compliqué en passe d’être réussi. Après une période difficile, où l’avenir économique n’était pas assuré, les Ateliers Perrault regardent aujourd’hui vers l’avenir. Pour preuve, le lancement en 2018 d’une nouvelle gamme entièrement dédiée au mobilier de jardin et ameublement d’intérieur. Sans toutefois oublier leurs racines et leur histoire, leur permettant de lorgner vers quelques chantiers d’envergure. “On a entendu beaucoup de bêtises suite à l’incendie de Notre-Dame-de- Paris. Notamment que l’on n’était plus en mesure, à notre époque, de reconstruire à l’identique la charpente détruite. C’est complètement faux. Une entreprise comme la nôtre a conservé ces savoir-faire. Au regard des volumes exceptionnels de l’ouvrage, on ne pourra pas le faire seuls, mais nous avons les connaissances nécessaires.”
Source : Angers Connectez-Vous
Crédit Photos : Jérémy Fiori