Ces dernières années, la forteresse médiévale de Lassay-les-Châteaux avait perdu son arme défensive, surannée. Totalement reconstruit, un nouveau pont-levis siège à l’entrée du château.

L’ancien avait perdu sa fonction d’usage. « Pourri, dangereux et plus dans l’axe », il ne se levait plus ou très difficilement. Désormais, l’édifice médiéval de Lassay-les-Châteaux s’est armé d’un nouveau pont-levis, que le public pourra actionner à la réouverture des visites. Ce nouvel ouvrage en appelle d’autres puisqu’un financement participatif est toujours en cours pour rénover, ici et là, des parties du château.
Le pont-levis a été reconstruit dans son intégralité. Il a fallu deux mois à l’entreprise Ateliers Perrault, spécialisée dans la restauration de monuments historiques, pour achever la fortification. « Nous avons recopié le principe de l’ancien, fait savoir François Maillet, de la société située à Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire). L’assemblage s’est fait dans nos ateliers où nous avons aussi réalisé des tests pour vérifier, entre autres, la longueur des chaînes et calculer le poids des tabliers (la structure porteuse NDLR). »
Les visiteurs à la manœuvre
Les ponts charretiers et piétonniers, reliés aux bras par des chaînes, n’attendent que d’être baissés et remontés. « Pour assurer une longue durée de vie, il faut les manœuvrer tous les jours, assure Cécilia de Montalembert, la propriétaire des lieux. Et les visiteurs y seront associés, lors de la réouverture au public. »
Environ 80 000 € auront été nécessaires pour réarmer la forteresse de la ville, aujourd’hui propriété privée. Les fonds sont répartis quasi équitablement entre la direction régionale des affaires culturelles et la Fondation du patrimoine. Le financement participatif lancé par ailleurs, dans le cadre du château challenge, servira lui à rénover d’autres pans de l’édifice.
Un appel aux dons en cours
Pour rappel, ce crowdfounding, le 3e du château, a démarré début novembre et prendra fin au 31 décembre. Plus de 15 000 € ont d’ores et déjà été récoltés. « Nous sommes les premiers en nombre de contributeurs, avec 130 participants, revendique la propriétaire. Certains sont originaires de Porto Rico, d’Allemagne, de Belgique ou d’Angleterre.» Quatre châteaux participent au challenge. « Il y a aussi une solidarité locale et un chauvinisme mayennais, c’est un vrai financement populaire et c’est l’esprit que nous voulons garder ici », ajoute-t-elle.
Le montant collecté servira aux futurs travaux qui devraient concerner les tours, dont les toitures s’affaissent, mais aussi l’entretien des intérieurs, partiellement attaqués par la mérule. Pour déterminer les priorités dans la rénovation, une étude de diagnostic a été menée jeudi dernier.
Source : Ouest France – Baptiste Mezerette