On pensait que le roi René avait « simplement » ajouté une galerie au logis construit par ses parents Louis II d’Anjou et Yolande d’Aragon. Nous savons désormais que le logis a été construit en intégralité entre 1435 et 1440, donc par René d’Anjou lui-même. La dendrochronologie réalisée sur les bois et l’étude de la granulométrie des mortiers nous en apportent la preuve», précise Patricia CORBETT, administrateur du château. Une découverte de taille que l’on doit à l’incendie du bâtiment, le 10 janvier 2009. Et ce n’est pas la seule ! Dans la chambre du roi, au premier étage, trois fenêtres ont été mises au jour avec, sur l’une d’elles, des décors peints évoquant la nature. «Cela cadre parfaitement avec ce que l’on sait du personnage, véritable mécène, lui-même artiste.»
La restauration a coûté 7 millions d’euros. Mené par Gabor Mester de Parajd, ACMH, elle s’approche au plus près de ce qu’était le logis royal à l’époque du roi René, réutilisant évidemment les matériaux d’origine qui pouvaient l’être : des poutres maîtresses, les petits volets sculptés…
Sous la charpente, entièrement reconstituée après l’incendie, du lambris fait penser à ces toits en « coque de bateau inversée » que l’on trouve dans de nombreuses églises bretonnes. Au temps des troubadours, c’était l’étage des dames.